dimanche 12 mai 2013

« Une semaine en enfer » de Matthew F. Jones, une pépite noire d'une beauté à couper le souffle.

Présentation de l'éditeur :
Abandonné par sa femme et leur jeune fils, John Moon vit dans une misérable caravane en
Un jour, il part braconner et, croyant tirer sur un daim qui s'enfuit à travers les bois, il abat une jeune fille. C'est sa première faute, les autres suivront...
Pourtant, cette fois-ci, John ne se laissera pas faire. Il se lance dans une fuite en avant désespérée, bien décidé à prouver à tous qu'il peut s'en sortir.
Mais depuis quand les losers auraient-ils une seconde chance?
lisière de la forêt, désabusé et aigri : son père, ruiné, a vendu la ferme, et depuis John survit de petit boulot en petit boulot.
Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Pascale Haas.

L'auteur
Matthew F Jones vit à Charlottesville en Virginie. Il a écrit de nombreux romans noirs, ainsi que des scénarios de films. Une semaine en enfer est en cours d'adaptation au cinéma.
 Pourquoi faut-il le lire ?

Parce qu'il s'agit en plus du premier roman de Matthew F. Jones, publié intialement aux States en 1996, par Mulholland Books - un "département" de Little, Brown and Company (Michael Connelly, Walter Mosley, Georges Pelecanos, et bien d'autres très grands...), qui plus est -, et parce qu'il nous aura donc fallu, à nous autres pauvres lecteurs français et francophiles, attendre pas moins de 17 ans pour pouvoir le découvrir !... Le temps que Béatrice Duval le sélectionne pour faire partie, avec Des Nœuds d'acier de Sandrine Collette, des deux romans soigneusement choisis pour inaugurer, en tout début d'année 2013, la résurrection inespérée de la fameuse collection Sueurs froides des éditions Denoël.

Ce que j'en pense:  Nerveuse et sauvage, une sombre tragédie, d'une beauté à couper le souffle.
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Que ce soit le titre, en VO - « A single shot » - ou en français, Jones aura alors, dès 1996, dévoilé toute l'ampleur de son talent. Un peu à la manière aujourd'hui d'un Donald Ray Pollock ( « Knockemstiff » ou « Le Diable, tout le temps » ), d'un Frank Bill ( « Chiennes de vies » ) ou d'un Kevin Powers ( «Yellow birds »), et mis à part que les deux premiers auront débuté par un recueil de nouvelles
 Mais d'emblée avec ce roman, on ne peut d'ailleurs s'empêcher de penser aussi à David Vann et à « Sukkwan Island » en priorité.

Car John Moon - dont le début de vie en tant qu'adulte avait alors toujours reposé sur son son père - a désormais tout perdu.
Ainsi, il vivote maintenant au jour le jour grâce au braconnage, vit dans une pauvre caravane accrochée au maigre lopin de terre qui lui reste de son paternel; celle-ci ayant été vendue il y a déjà fort longtemps à un banquier du coin qui était alors venu réclamer au père de Moon l'argent que sa banque lui avait prêté. Ruiné, acculé, celui-ci n'avait pu que vendre à regret cette terre, celle qui les avait toujours nourris, lui et sa petite famille : lui, le père, sa femme, et son gosse John.
C'est pourquoi, aujourd'hui, John Moon non seulement vit dans ces conditions misérables au sein d'un paysage pourtant magnifique, et avec un voisin qui lui propose même un job pour au moins tenter de se "fixer" durablement, mais il doit également subir le départ de sa femme. Laquelle est partie se réfugier dans un petit appartement, vivotant grâce à un job de serveuse dans le snack du coin, mais emmenant avec elle la prunelle des yeux de John : son fils.
Malgré cela, John survit. C'est un battant, et s'il parvient à survivre, c'est avant tout parce qu'il vit au jour le jour, certes, mais aussi parce qu'il a des valeurs, des valeurs d'homme. Il ne baisse jamais les bras, même aux pires moments, même lorsqu'il ne semble y avoir plus aucun espoir. Car si tout le monde voit en John Moon un loser, tous se trompent.
Car contrairement à ce que pourrait faire penser l'accroche un peu éculée de quatrième de couverture -
Lui a un fils et y tient plus que tout au monde. Il ferait tout, n'importe quoi, pour que celui-ci ne manque jamais de l'appui de son père.
Tout comme John, mis à part que lui, plus jeune, a pu voir le sien mourir à petits feux des suites d'une grave maladie, laquelle aura non seulement emporté son père, mais l'aura aussi privé de tout futur possible, et même, visiblement, de tout bonheur possible.
« Il lui dit que, à son âge, son seul projet était d'épouser la fille qu'il aimait, de la ramener à la ferme familiale, d'être le meilleur paysan possible et d'élever ses enfants pour qu'ils en fassent autant, et que le fait que son père ait tout perdu quand il avait seize ans l'a laissé aussi handicapé que s'il avait eu un accident de voiture et perdu l'usage de ses jambes. »

Alors ce matin-là, lorsque John part braconner un cerf qui le nargue maintenant depuis des jours, représentant la viande, malheureusement chère, dont son fils a besoin pour bien se nourrir et ainsi ne manquer de rien, tout bascule. La pauvre petite vie minable de John trébuche.

Car dès lors qu'il tire par mégarde sur cette fille, croyant enfin abattre ce cerf qu'il pourchasse depuis des heures, il se rend compte, petit à petit, que c'est bel et bien une vie qu'il vient d'ôter. La vie d'une toute jeune ado qui, malgré ses propres difficultés, aurait pourtant pu grandir, mûrir, devenir une jeune femme séduisante, une mère. Et une femme aussi. Peut-être pas celle de son fils, ni même la sienne, puisqu'il compte bien tout faire pour tenter d'annuler son propre divorce, mais John comprend très vite qu'il vient de commettre l'irréparable. Par erreur. Une simple, une seule erreur.
Mais qui risque bien de l'entraîner, en à peine quelques jours, et s'il ne se bat pas de toutes ses forces, en prison.
Là où plus jamais il ne pourra voir son fils. Là où plus jamais son ex-femme ne voudra ne serait-ce que lui rendre visite. La prison, l'enfer.

Je ne suis certainement pas prêt d'oublier John Moon, ni d'ailleurs ce magnifique mais terriblement sombre
roman.
D'une beauté fraîche et éclatante qui, peu à peu, s'assombrit de plus en plus tandis que le récit déroule peu à peu un piège implacable qui se resserrera lentement autour de la gorge nouée de son magnifique personnage principal, ce premier coup d'éclat de Matthew F. Jones donne terriblement envie de pouvoir lire un jour ce qu'il a écrit par la suite - c'est-à-dire depuis maintenant près de dix-sept ans...
 Pas étonnant d'apprendre finalement qu'Une semaine en enfer est déjà en cours d'adaptation pour le cinéma.
Ou quand le cinéma permet aussi de redonner une seconde vie à une oeuvre littéraire oubliée depuis un peu trop longtemps...
Espérons seulement que le metteur en scène et que la production suivent. Non pas forcément pour en faire un « blockbuster », mais au moins pour que toute la beauté et le lyrisme de l'écriture impressionniste de Jones puisse être retranscrite à l'écran.
Car Matthew F. Jones, justement, dans la pure veine de ce qu'on appelle aujourd'hui le "nature writing", y dépeint une nature à la fois si belle et magnifique, mais aussi si libre et sauvage, qu'elle en finit par en être également oppressante, voire même menaçante tant elle est également omniprésente au fur et à mesure que se déroule implacablement ce récit, dont elle est, justement et plus que jamais, un personnage à part entière.

Or, avec l'auteur, et pendant que Moon se débat pour survivre malgré la simple mais pourtant terrible erreur qu'il vient de commettre involontairement, chaque plante, chaque arbre, chaque oiseau ou chaque animal a un nom bien précis.
D'où précisément cette sensation progressive de déséquilibre, de trop-plein, parfaitement à l'image de ce que finit par ressentir John, justement.Sans même compter cette macabre atmosphère de putréfaction qui se développe au fur et à mesure que ce noir récit se déroule, implacablement.

Un mélange à la fois fort, puissant, entêtant, dérangeant même, comme peut l'être ce polar implacable, qui fleure bon la terre, le tourbe, la sueur de l'homme au coeur des grands, sauvages et si beaux espaces américains.
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PS : Je tiens tout particulièrement à remercier chaleureusement à la fois Babelio et les éditions Denoël de m'avoir permis, dans le cadre de cette opération Masse Critique,  de découvrir ce petit bijou de littérature noire.




« Une semaine en enfer » de Matthew F. Jones (A single shot), Denoël, coll. Sueurs froides, 2013.

vendredi 19 avril 2013

« Dernière Piste » de Taylor Stevens (Sang d'encre/Presses de la Cité) : la prochaine adaptation de James Cameron au cinéma !

Envoûtant, sombre et nerveux, Dernière Piste est un excellent premier thriller - signée d'un jeune Américaine d'autant plus prometteuse que son parcours personnel est fascinant - en cours d'adaptation par James Cameron, qui vous dépayse et en vous rendant un peu moins stupide. Inutile de dire que j'ai vraiment hâte de voir l'adaptation au cinéma.

Voici un petit commentaire que j'avais écrit un peu... à l'arrache :

 Gros succès aux Etats-Unis lors de sa sortie, à tel point que même James Cameron en a acheté les droits d'adaptation au cinéma via sa société de production, et qu'il va peut-être lui-même le réaliser - si l'on en croit une dépêche AFP - lorsqu'il aura terminé son cycle Avatar, Dernière piste d'une Américaine jusque là inconnue, Taylor Stevens, allait selon toute vraisemblance agiter le marché éditorial et les négociations pour les traductions étrangères, et ce sont les Presses de la Cité qui ont réussi à rafler ce que l'éditeur appelle en quatrième de couverture : « [un] roman âpre et rythmé, porté par un personnage étonnant ». « Taylor Stevens fait une entrée fracassante dans l'univers du thriller », et effectivement, c'est le cas de le dire ! 
                                                                                     Voici le résumé :
 « Emily Burbanks, jeune Américaine idéaliste partie explorer le continent africain, n'a pas donné signe de vie depuis quatre ans. Une seule personne peut la retrouver : Vanessa Munroe.Spécialiste du renseignement, Vanessa Munroe sillonne le globe afin de récolter des informations pour ses clients, principalement des entreprises prêtes à payer le prix de son expertise. Intuitive et capable de s'adapter à toutes les situations, elle n'en demeure pas moins une femme meurtrie. Elevée en Afrique par des parents missionnaires, Munroe a fugué lorsqu'elle était adolescente pour suivre une bande de trafiquants d'armes. Mais un drame l'a forcée à fuir, et à ne jamais regarder en arrière.
Lorsque Richard Burbank, un riche entrepreneur texan, lui demande de retrouver sa fille adoptive disparue en Afrique, Munroe voit dans cette mission l'occasion d'affronter enfin les vieux démons qu'elle a laissés en quittant ce continent. »
 Je le dis tout de suite : je me suis totalement laissé emporter par ce roman effectivement atypique. Le cocktail que je décrivais plus haut dans mes précédentes interventions sur ce fil comme étant « du pur thriller qui file à cent à l'heure, mélangeant suspense, action, rebondissements, enquête et aventure, avec une bonne touche de dépaysement et d'exotisme (ici l'Afrique). Bref, « du redoutablement efficace ».

Ce roman a été une bonne surprise et je l'ai vite dévoré, totalement envoûté par l'aspect sombre et périlleux d'une Afrique dont Stevens réussit étonnamment bien à restituer l'aspect chaotique.
Un continent dont les pays les plus pauvres sont - comme ici, par exemple, la Guinée équatoriale, l'un des lieux où se déroule cette aventure un peu à la Delivrance de l'héroïne Vanessa Munroe - à la merci des grandes puissances financières internationales mais où, malheureusement, les populations, elles, sont visiblement abandonnées par la « communauté internationale ». Celle-ci se satisferait-elle de pouvoir éventuellement coopérer avec les dictateurs et autres tyrans locaux qui dirigent de tels pays ? Toujours est-il que ceux-ci sont donc, forcément, des proies idéales pour les grandes multinationales du capitalisme qui ont creusé leurs tombes et continuent de le faire, vraisemblablement en toute impunité.
D'ailleurs, croise t-on dans ce polar le moindre personnage qui permettrait, alors, de croire qu'il s'y trouve quelque reporter que ce soit ? Niet.
Suivez-donc plutôt le guide : Taylor Stevens, elle justement, y a vécu...

Cet état des lieux, que ce polar parvient parfaitement à restituer en filigrane de son histoire, et avec une grande subtilité, est donc à mon avis l'une des grandes réussites de Dernière piste.
En plus de divertir parfaitement le lecteur.
Du coup, on en oublie totalement certaines éventuelles grosses ficelles (parce qu'il faudrait vraiment que je le relise pour être sûr qu'il y en ait tant que ça, en réalité !), et le caractère, lui, un peu trop manichéen de l'héroïne de Stevens, qui est quand même l'archétype parfait.
Celui de ces héros légèrement bourrins qui réussissent tout ce qu'ils entreprennent, échappent systématiquement à la mort, mènent leur mission comme des rouleaux-compresseurs, et dont on sait d'avance que s'ils ne cessent de frôler la mort, d'affronter les coups, toutes les cicatrices qu'ils reçoivent lors de leurs périples seront vite estompées au fur et à mesure de leurs multiples combats.

D'où le vague mix du pendant féminin de personnages comme Jack Reacher et Jason Bourne auquel me fait forcément penser cette Vanessa Monroe.

 Certes il s'agit d'un premier roman, donc Taylor Stevens n'est pas non plus Lee Child. D'ailleurs, le créateur de Reacher n'est probablement pas non plus Robert Ludlum...

D'autant plus que la jeune américaine s'est directement inspirée de sa propre expérience, pour le moins chaotique et singulière, pour imaginer son héroïne.

Car Taylor Stevens est née de parents appartenant à la secte des « Enfants de Dieu » - si j'ai bien compris en lisant par la suite son second roman, Infiltrée, dont je vous parlerai plus tard, car lui est très (très) loin d'avoir les qualités de Dernière piste.
Quoique, là aussi, ce second opus de la série a au moins le mérite de présenter - à défaut d'une intrigue et de dialogues suffisamment travaillés pour en faire un aussi bon polar - une vision intéressante - car, elle aussi tirée du réel et du vécu de l'auteur -, de ce qui peut se passer au sein de cette secte particulièrement glauque.

La quatrième de couverture nous apprend en effet qu'elle a passé son enfance et son adolescence à parcourir le monde aux rythme des déplacements de ses disciples de parents : de quoi traumatiser une gamine. Elle s'est sans doute lancée dans l'écriture par une espèce de catharsis.
Si l'on suit la présentation qu'elle fait de son héroïne, et même si elle a romancé l'ensemble en se projetant en une femme instinctive et débrouillarde, alors on peut imaginer ce qu'elle a vécu.


Evidemment, ce n'est pas non plus le « chef d'oeuvre » du siècle, soyons clairs. Mais Dernière piste n'en reste pas moins envoûtant, noir et sauvage, un très bon thriller en cours d'adaptation, donc, par le réalisateur, entre autres, de Terminator  !
Voilà donc un excellent polar en « milieu hostile », qui vous dépayse vraiment et en vous rendant un peu moins...bête. Voilà qui est suffisamment rare pour être signalé, quand même.
Inutile de dire que j'ai vraiment hâte de voir l'adaptation au cinéma.



PS : Puisque la 3ème aventure de Vanessa Monroe, The Doll, vient de paraître en tout début d'année aux USA,  j'ose simplement espérer que, si on a la chance de pouvoir en lire un jour la traduction française, ce sera alors également le cas, au moins, des deux autres auteurs aussi talentueux que prometteurs que sont l'Ecossais Gordon Ferris, publié dans la même collection en février 2012 avec un vrai bijou noir, La Cabane des Pendus, ainsi que l'Italien Roberto Costantini, avec son tout premier roman, Tu es le Mal. Lequel  est en plus le premier opus d'une trilogie, d'autant plus prometteuse que ce premier polar a lui-même été un succès, critique et public, lors de sa sortie en Italie...
Oublions donc le fait que ces deux premiers romans soient passés inaperçus lors de leurs sorties en France, et peut-être qu'ainsi, la collection aurait du coup l'occasion de s'enrichir de nouveaux brillants romans noirs... pour peu que l'on n'abandonne pas tous ces nouveaux auteurs au moindre échec commercial. Car de toute manière, tôt ou tard, on les retrouverait alors édités, mais par d'autres.
Je rappelle d'ailleurs que si Tu es le mal de Costantini est un beau pavé, forcément un peu coûteux à traduire et donc difficilement rentable du premier coup, il faudrait alors particulièrement soigner sa sortie - surtout au beau milieu d'une rentrée littéraire au sein de laquelle il a été forcément noyé. D'où l'importance, à mon humble avis, d'avoir retenu la leçon de François Guérif : suivre ses auteurs ! Et donc ses propres coups de coeur.
D'ailleurs, si le pari d'alors que fut la publication de la première trilogie - pourtant au moins tout aussi chère, j'imagine, pour l'époque - de James Ellroy a finalement pu être réussi, ce serait en tout cas bien  la leçon qu'il faudrait pouvoir retenir de tout cela, non ?
Du coup, quand bien même la trilogie de Costantini ne serait alors qu'amortie, cela en ferait ainsi, de toute manière, un nouveau brillant auteur, enfin bien installé, dans ce catalogue pourtant déjà si riche et prometteur qu'est celui de Sang d'encre. Et qui ferait des envieux, peut-être bien...
Un peu comme la collection Ombres Noires a su, elle et tout récemment, lancer brillamment La Dette, le premier opus d'une toute autre trilogie, sud-africaine celle-ci, et nommée Vengeance  : celle de Mike Nicol, pour ne prendre que cet exemple bien précis, mais pour le moins... exemplaire.

Mais bon, moi je dis ça en tant que simple lecteur, pas plus, je ne prétends à rien, et encore moins - surtout pas ! - à vouloir donner des leçons à des professionnels qui, eux, savent de toute manière beaucoup plus précisément que moi en plus, ce qu'ils ont à  faire !
Je fais juste quelques appels désespérés en tant que tel, à celui ou ceux qui, peut-être, sauront m'entendre, un jour ou l'autre...
Surtout que, comme Alessia Gazzola - que je n'ai malheureusement pas eu la chance de lire jusque là - va revenir en librairie avec une nouvelle enquête de son héroïne Alice Allevi, déjà croisée dans La mauvaise élève, et justement elle aussi très remarquée en Italie, j'aurais de mon côté à vous parler de Roberto Costantini, donc, de Gordon Ferris, mais aussi de Mick Herron (lire l'excellente La Maison des tocards, malgré son titre) et de l'Irlandaise Jane Casey.

Quant à Tom Bale et Greg Iles, eux aussi, j'expliquerai pourquoi j'ai aimé leurs thrillers et que je pense que de toute façon, encore plus en ce qui concerne la série du premier, je suis à peu près certain qu'on ne devrait pas trop tarder avant d'en entendre, un jour ou l'autre, parler, même chez un autre éditeur, qui sait ?
Un peu comme le talentueux scénariste et auteur Gregg Hurwitz ...?



Dernière Piste, Taylor Stevens, Presses de la Cité, coll. Sang d'encre, 2011, 408 pages, 21 €.
Infiltrée, Taylor Stevens, Presses de la Cité, coll. Sang d'encre, 2012, 380 pages, 20 €.
Traductions de l'anglais (Etats-Unis) par Frédéric Grellier.

VIDEO : Librairies françaises VS Amazon : Gérard Collard accuse


mercredi 17 avril 2013

BANDE-ANNONCE : « Châtiments » de Hans Koppel (Presses de la Cité)





Vous aussi vous vous êtes faits bercer par cette si belle musique ? Vous aussi vous avez été tenté par ce

sombre suspense psychologique ? Vous aussi, vous avez été  frappés par ce si beau regard pourtant glacé d'effroi ? Faites confiance à Hans Koppel, un nouvel auteur suédois, qui publie ici, grâce aux éditions Presses de la Cité, son tout premier roman.
Lisez-moi ça :

« Oeil pour oeil...
Quand Ylva ne rentre pas à la maison un soir après le travail, Mike, son mari ne s'inquiète pas outre mesure. Sans doute est-elle allée boire un verre avec des collègues. Mais au fil des heures, l'angoisse le pousse à prévenir la police, qui voit en lui le suspect numéro un.
Ce que tout le monde ignore est qu'Ylva est retenue en otage à quelques mètres de chez elle, par un couple récemment installé dans le quartier. Enfermée dans leur cave, elle est quotidiennement soumise à la torture. Car Ylva doit souffrir. Elle doit payer. Comme tous les autres. »

« Une oeuvre impeccablement exécutée dans laquelle la tension est insoutenable. » The Independent
(source : www.pressesdelacite.com )


Si maintenant, et avec tout ça, vous n'êtes pas allés tous courir chez votre libraire pour découvrir ce qui se cache derrière ce pavé aussi glacial  qu'attirant... Je reviendrai, là encore vous en parler.
Mais cette fois-ci, plus vite que prévu, même. C'est un coup de coeur, donc ce sera ma priorité, pour qu'au moins, si Koppel le mérite - ce dont je ne doute pas - on puisse, alors, avoir peut-être aussi la chance de pouvoir le relire en France un jour.
Et cette petite bande-annonce est déjà elle-même suffisamment prometteuse, non ?

Alors bon, le temps que ce bouquin veuille bien se débloquer dans le vaste entrepôt où il se trouve soigneusement enfoui à l'heure actuelle, je pourrai déjà vous en dire un peu plus et plus longuement.
Le temps que je retrouve aussi  le petit billet que j'avais préparé à l'époque pour Taylor Stevens, que je commence à trier dans la dizaine de pages que m'a inspiré le nouveau - chef d'oeuvre, je vous l'ai dit - de John Katzenbach, pour tenter d'en tirer au moins deux ou trois phrases cohérentes et vous expliquer pourquoi vous devez tout de suite le lire, sans même parler des deux miraculés - l'Américain Matthew F. Jones et l'incroyable Irlandais Adrian McKinty - il y a déjà de quoi faire...

Mais tout va aller plus vite maintenant. Oui, oui, terminé les hésitations, mes coups de coeur avant tout, puisque de toute façon, le reste, ce n'est déjà plus la peine d'en parler.

Et aussi, je l'avoue bien volontiers, parce que de toute façon, et avant tout, je ne suis qu'un lecteur, comme vous, et qui... préfère le rester. Pour l'instant en tout cas.
Puisque je ne compte ni écrire quoique ce soit d'autre que, éventuellement, quelques commentaires sur ce que j'ai moi-même lu, et/ou eu envie de lire, c'est déjà pas mal, il me semble, comme « projet ». Juste, peut-être, et si possible, pouvoir vous guider, ou tenter de mieux vous guider dans cette vaste faune littéraire où tout va décidément un peu trop vite.. Mais avec un autre regard sur les choses. Non pas forcément et toujours un regard noir ou ironique : tout dépend de ce que je lirai, de ce que m'inspirera l'air du temps, et des indications qui, peut-être me seront données, ici, ou là.

Mais la première mission (possible, elle), je vous le dis : il faut sauver le soldat Koppel ! Dès maintenant !

Au moins en faisant confiance à votre intuition si tout cela vous a tentés. Et donc, en le lisant vous-mêmes, ou en demandant conseil à votre libraire. Comptez sur lui, comme toujours.

 Je suis certain que ce Suédois - qui a préféré échapper à la mode déjà flétrie du polar scandinave et prendre donc un pseudonyme allemand, pour publier son premier thriller, et avoir ainsi une petite chance supplémentaire d'être découvert -, en vaut le coup, alors tout cela mérite déjà bien qu'on la lui donne, cette petite chance... supplémentaire.

Puisque, justement, l'éditeur de John Connolly, de John Burdett, de M. J. McGrath (à lire, vite !) - sans oublier le grandiose Katzenbach, et tant d'autres encore grands (ou futurs grands) noms - l'a choisi, lui, Hans Koppel, pour son premier roman... c'est que déjà, tout ça est terriblement bon signe !

Allez, à bientôt.   ;)

vendredi 12 avril 2013

La série du moment : Real Humans (100% Humains !), ou pourquoi il faut lire le grand John Katzenbach !


Depuis jeudi dernier, je suis fasciné. Chaque semaine sur Arte, deux épisodes de cette « série-évènement » (c'est pas moi qui le dit, tous les médias s'y sont mis, apparemment) sont actuellement diffusés.
L'occasion d'ailleurs de rebondir sur un papier publié cette semaine dans Télérama, à propos d'une « dystopie » généralisée (contraire d'utopie, si ça peut aider quelqu'un) qui pourrait visiblement s'observer un peu partout ces derniers temps, que ce soit au cinéma, dans les séries-TV, ou même dans la littérature - en tout cas côté romans pour jeunes ados et science-fiction, pour l'instant. L'hebdomadaire en parle comme d'un éventuel moyen d'alerter la population d'un prochain et probable « avènement d'un nouvel ordre mondial », rien que ça !
Diantre, moi qui ne suis qu'un lecteur avant tout, la seule chose dont je peux pour l'instant en tirer quoiqu'il en soit, c'est que décidément, il faut toujours savoir se plonger dans les (bons) bouquins, et si possible au(x) bon(s) moment(s).
Je note, donc.
Adous Huxley et son Meilleur des mondes : à lire.
Georges Orwell, 1984 : plus que jamais à lire, décidément, depuis le temps...


 Mais ça tombe bien, car justement, pour l'instant, je tremble de fascination mêlée d'effroi, après avoir tapé quelque part via mon libraire une bien étrange et sordide adresse électronique : Mort-en-direct.com...




 Oui, je sais, tout cela paraît décidément plus que noir.
Glauque, sordide, immonde, repoussant, abject, et j'en passe.
Et pourtant, quelqu'un s'était-il aperçu, depuis qu'il était disponible en librairie, qu'il s'agissait tout simplement du nouveau chef d'œuvre du grand John Katzenbach, après L'Analyste ?

Mouais, pas sûr, hein...




Grand Prix de Littérature Policière en 2004, un an après sa publication en France aux Presses de la Cité, dans la collection Sang d'encre, L'Analyste était déjà un monstre de manipulations et de suspense psychologiques.
Ô surprise, moins d'une dizaine d'années plus tard, Mort-en-direct.com est lui aussi à couper le souffle !
Un autre monument du genre, mené de mains de maître par l'ex-chroniqueur de faits divers américain. Brillant, foisonnant, vertigineux, tout aussi sombre et machiavélique que son prédécesseur, le nouveau Katzenbach est, en plus, d'une actualité stupéfiante. Déjà, le contraste entre le titre VO (What Comes Next) et le titre français, brillamment mais subtilement mis en valeur par l'éditeur, et définitivement savamment illustré par les couvertures et l'excellente maquette de la collection (toutes signées par un autre professionnel hors-pairs : MediaSarbacane) permet de donner un exemple (parmi tant d'autres possibles) de la subtilité et de la richesse de ce thriller noir...d'encre.
Mais attention, là encore et plus que jamais, les apparences tromperont quiconque se risquera à pénétrer ces sombres territoires... 500 pages de surprises, de frissons, d'épouvante, sans pourtant sombrer dans tout ce dont les « thrillers » actuels, eux, raffolent.
Tout ici n'est que jeux d'ombres et de lumières, suggestions, contrastes, exactement ce fameux mélange de fascination-répulsion, sans oublier ce qui a toujours été le gros point fort de Katzenbach : un suspense aussi foudroyant que psychologique, aussi  haletant que vertigineux.

On en reparle très bientôt, d'autant plus que tout ceci, décidément, semble être... Une histoire de fous.
Donc, les amateurs de Noir comme de polars, les fans de Katzenbach, ainsi que tous ceux qui sont d'ores et déjà intéressés, auront peut-être enfin compris qu'il est plus que temps de découvrir ce romancier hors du commun, d'autant plus que les Presses de la Cité ont eu l'heureuse initiative de rééditer (enfin) L'Analyste l'an dernier, lequel était devenu quasiment introuvable.
De toutes façons, au risque de me répéter, tous sont dès maintenant à votre portée, disponible sur simple coup de fil chez votre libraire préféré.


 PS :  Avant de devoir décidément plaider Faux coupable (bon allez, après j'arrête ces mauvais jeux de mots, ça me soûle moi-même, ce qui est déjà très mauvais signe) par manque d'objectivité, je préfère donc vous signaler que, si je pleure déjà mes précédents exemplaires des romans de John Katzenbach dont je viens de vous parler, voués à devenir, tous, des collectors, mais que j'ai malheureusement perdus, c'est par contre un peu moins  le cas pour celui-ci...

Justement parce que ce Faux coupable-là, s'il reste divertissant, agréable à lire, rondement mené, etc : commencer à le comparer au niveau où se situent les trois premiers cités, il y a là un pas que je ne franchirai pas.
Précisément aussi parce qu'il est en réalité du même niveau que Harcelée, et en plus exactement sur le même « pitch » (aïe, ce mot...), c'est à dire un autre polar, très similaire, lui aussi plutôt bien tourné, facile et pas désagréable à lire, voire même assez captivant, et signé Jason Starr, un autre de mes auteurs préférés.
Lequel a lui aussi, par contre, publié de grands romans noirs, à découvrir également d'urgence, d'autant plus qu'ils sont tous disponibles en poche, dans la fameuse collection Rivages/Noir de François Guérif. Et que si vous vouliez découvrir Starr à travers ses plus grandioses romans, il faudrait alors se ruer surtout sur Mauvais karma ou La Ville piège.

Je crois qu'avec ça, vous avez en tout cas quelques très bonnes pistes de lecture à remonter dès maintenant, et en commençant bien évidemment par celle qui vous aura inspirés, sans quoi, et si jamais je n'ai pas encore su vous convaincre d'une manière ou d'une autre aujourd'hui, ce serait alors à commencer à désespérer !...
Mais comme ce n'est pas trop mon genre, et aussi parce que (ah non) j'avais déjà commencé (ça y est, je me sens obligé, du coup)...à vous laisser... (...stop !)... une... (j'y vais ? j'y vais pas ?)... Dernière Piste, celle de Taylor Stevens (désolé ! petite dédicace à ma chér...oui, bon, bref), d'ici à ce que je revienne vous re-préciser tout cela, et avec plus de détails, d'autres découvertes et coups de coeur, récents ou pas, je pense que vous avez de votre côté déjà largement de quoi commencer à lire ou à vous y remettre, en plus avec d'excellents bouquins tout droits sortis de ma (décidément) très exigeante sélection !...


Mort-en-direct.com, John Katzenbach, Presses de la Cité, collection Sang d'encre, 2012.
L'Analyste, John Katzenbach, Presses de la Cité, coll. Sang d'encre, 2003 et 2012.
Une histoire de fous, John Katzenbach, Presses de la Cité, coll. Sang d'encre, 2005.
Faux coupable, John Katzenbach, Presses de la Cité, coll. Sang d'encre, 2008.

Harcelée, Jason Starr, Payot & Rivages, coll. Rivages/noir n° 876, 2012.
La Ville piège, Jason Starr, Payot & Rivages, coll. Rivages/noir n° 698, 2008.
Mauvais Karma, Jason Starr, Payot & Rivages, coll. Rivages/Noir n° 584, 2005.


vendredi 8 mars 2013

Le thriller du moment, à lire pour pouvoir briller en société...



... Pourquoi ? Vous le saurez très vite. En attendant que vous vous plongiez vous aussi dans ce sombre thriller, à la fois nerveux et envoûtant (*), je vous promets de revenir très bientôt vous en livrer mon analyse.

« Allez, et encore un nouveau blog  !!...», eh oui, je sais déjà ce que vous devez vous dire : c'est aussi ma réaction chaque fois que j'en vois un nouveau apparaître !

C'est pourquoi, pour l'instant,  la seule chose que je peux vous promettre,  c'est que non seulement je reviens au plus vite vous faire partager mon avis sur ce futur collector, mais aussi que peut-être, dorénavant et petit à petit, nous pourrons alors enfin avoir  l'occasion de (ré)observer l'actualité du polar (récente ou à venir), à la fois de très près mais aussi d'un oeil neuf...

Du moins je l'espère...! Car pour cela, je n'ai pas envie non plus de perdre mon temps : je parlerai avant tout de ce que j'aime dans ce vaste monde du Noir (collections, auteurs, etc). Après tout, je ne suis ici que pour tenter avant tout de partager mes coups de cœur (passés, présents, voire à venir).
Mais aussi, puisque j'ai décidé de ne rien exclure, et si l'occasion se présente, quelques coups de gueule !... Par contre dans ces cas-là, très rares à mon avis car je sélectionne avant tout, je ferai au moins l'effort d'argumenter un minimum pour qu'on puisse en discuter.

Voilà tout pour aujourd'hui (c'est déjà pas mal, non ?), alors en attendant, sachez au moins que je suis ouvert à tout bon conseil, à toute bonne proposition, mais que je connais d'ores et déjà au moins un très bon partenaire sur qui compter pour fouiner et dénicher le polar qu'il vous faut : la plate-forme Polars Pourpres, bien sûr !...

Allez, en attendant, cette fois-ci je vous laisse, et bonnes lectures à toutes et à tous !


(*) Dernière piste, Taylor Stevens, Presses de la Cité, coll. Sang d'encre, 2011.